2009
J’ai testé pour vous : la mononucléose infectieuse
Je suis malade aussi souvent que j’achète un nouveau jean. En gros, une fois tous les deux ans ou plus encore… Et même lorsque je suis malade, je ne m’arrête pas, je reste au travail vu que mon état de santé me le permet parfaitement. Or, vendredi dernier, j’ai chopé un truc fort rigolo, la mononucléose infectieuse.
Résumons cette période franchement pénible où quelques médecins (!) ont établi un diagnostic. Tout a commencé par une très forte chaleur là où je bosse, une chaleur presque normale vu l’ignoble lourdeur du soleil dehors en ce jeudi 18 juin. Le soir, après une bonne douche, je me sentais d’attaque, super en forme… En me douchant, je n’imaginais pas que le cauchemar commençait… Le matin, je prends le boulot à 11 heures. Nickel, tout se passe pas trop mal même si je me sens nauséeux. L’après-midi est plus douloureuse. Les clients affluent et je dois me contenir pour ne pas me barrer en salle de pause afin de reprendre un peu de force. Sans médicament pour m’enlever ce mal de crâne qui me perce les oreilles, je ne peux que me résigner. Le soir, je demande à mon chef de partir quelques minutes plus tôt, 10 minutes. Il accepte, fidèle à sa gentillesse (on sait jamais, il peut tomber sur ce blog).
Je rejoins ma duclinée pour rentrer tranquille quand je sens que le mal augmente. De pire en pire, mon mal de tête atteint mes tempes et mes articulations commencent à me faire souffrir. Un peu plus tard, après manger, je ressens des gênes dans l’estomac. Sans rien à dire à ma copine, je reste normal. Peu de temps après, voyant que je ne peux contenir cette connerie, je pars me coucher. Le soir, vers minuit, je suis en vrac sur le lit en me tordant de douleur dans tous les sens, avec 38°C de fièvre. Le mal de gorge commence. Peu après 5 heures, ma chérie décide d’appeler SOS Médecins. Erreur mais erreur normale…
SOS EFFERALGAN
Première étape donc, SOS Médecins. Appelés vers 5h10, le monsieur de SOS mes Couilles arrive bras ballants en petit pull bourgeois beige. Celui-ci me voit écroulé sur le canapé et sans signe de compassion, il me lance un « alors qu’est-ce qu’y a ? ». Euh ouais salut… Il analyse ma tension, regarde mes yeux, prend ma température avec un pistolet à la con qu’il dira lui-même que ce n’est pas fiable à 100 %. Magnifique. Je reste zen, en lui expliquant que j’ai mal à la gorge et que mes articulations me font souffrir. Je me sens très faible et mes maux de tête à répétition me gavent énormément… Tout en finissant mon état des lieux par le fait que je ne dors pas depuis la veille ou des microsiestes d’une heure. Il me demande si je ne suis pas parti en voyage pour voir si je n’aurai pas la grippe A. Je lui dis que non tout en me demandant si je ne suis pas plus vieux que lui. Là, il dit que ce n’est pas ça (sans prononcer à aucun moment la grippe A) et me sort sa liste de médicaments miraculeuse. À savoir des Efferalgan et de l’Ibuprofène. Notons que les deux médicaments sont souvent utilisés pour les maux de tête et les douleurs dentaires. Notons aussi que l’Ibuprofène ne doit pas être pris pour soigner une angine naissante, au contraire.
Le gars me fait un arrêt de travail d’un jour (samedi) et m’expliquant que ça devrait se calmer en 48 heures, part, et avec lui 68 € par chèque. L’Efferalgan ? Il n’a rien fait, que dalle. Une légère sensation d’aller mieux, très certainement dans la tête et l’espoir logique qu’un médecin sache ce qu’il fait. Je reste dans le canapé, ma copine est soulagée mais très sceptique face au gugusse. Par contre, j’ai eu de l’argent pour mon anniversaire le 14 juin, je ne vais pas ressentir ses 68 €… Seulement environ 45 €. Les dépassements d’honoraires sont étonnants chez SOS Médecins. Et qu’on me dise pas qu’ils viennent généralement à des heures impossibles, c’est un peu leur métier. Forcément, si il y a du sous-effectif…
Quelques minutes après, mon état se dégrade encore. Je n’arrive plus à marcher, mes chevilles me font horriblement mal et je tremble comme un fou dès qu’un bout de peau dépasse. La fièvre augmente, de 38° C, je passe à 38.5° C. Je me plains dans le lit (car je suis quand même revenu), je me contorsionne dans tous les sens, je maudis mon existence. Moi qui déteste m’arrêter de travailler, là c’est un plus un samedi quand mon chef, absent pour une naissance, compte sur moi. L’après-midi étant horrible arrive l’heure fatale, 19 heures. Un peu plus tard, direction les Urgences.
URGENT, MAIS PAS TROP
Aux Urgences, c’est génial, vous arrivez en voiture, essayer de trouver une place (je ne conduis pas depuis jeudi dernier) et lorsque vous la trouver soit elle est réservée au personnel, soit aux handicapés, soit les informations sont tellement vagues que vous vous demandez si c’est une place… Qu’importe, on se gare en vrac et on se barre à l’accueil. Une charmante dame nous reçoit au bout de 5 minutes en nous demandant ce qu’il se passe. Là, ma copine explique (impossible pour moi de parler ou d’aligner deux mots consécutifs). Elle explique le cas SOS Médecins (« ah bon, juste des Efferalgan ? ») et nous voilà partis pour la salle d’attente, la maudite salle d’attente. Juste devant celle-ci, et un peu partout d’ailleurs, encore des panneaux nous indiquant qu’il faut se présenter très rapidement en cas de voyage en Amérique du Sud ou « dans ces pays-là ». Un autre panneau, un peu plus loin, nous informe que l’attente peut être de 12 heures… On s’assoit tranquillement… Et en flippant un peu quand même hein…
Une bonne demi-heure plus tard, et après que d’autres personnes soient arrivés, l’infirmière vient nous voir. Pensant que c’est le médecin, je suis content, enfin je vais être soigné. Elle nous dit qu’elle est là que pour prendre mes « mesures » du mal, établir un résumé du patient et le transmettre au docteur. Bon pas grave, ça avance. On retourne en salle d’attente (à 30° C environ). 2 heures après (!), de nombreux autres patients sont entrés. Tous pour des trucs bizarres et bien différents. Une jeune fille pour un trou dans la main. Un vieux qui attend sa femme en fauteuil roulant, un autre couple avec leur bagage et une dame bizarre qui lit un bouquin depuis que nous sommes arrivés (une habituée ?). Après un peu moins de 3 heures d’attente, je commence à sombrer dans l’au-delà. Mes muscles ne me retiennent plus, mes yeux se ferment, la gorge m’envoie des piques partout, mon cou est énorme, je sue comme un veau. Ma moitié se lève, inquiète, va voir l’infirmière qui nous avait dit 3 heures plus tôt que nous étions les premiers (!). Là, elle constate que je suis sur deux chaises, blafard, les yeux fermés. Elle appelle des secours, ils me prennent sur un brancard à l’écart des autres dans une pièce mieux climatisée. Là, j’attends encore 30 minutes avant qu’on vienne me chercher non sans avoir vu quelques bourrés faire chier les infirmiers avec leurs insultes et leurs vies de merde. Me voilà devant une autre infirmière qui m’emmène loin à l’intérieur du bâtiment. Ma dulcinée s’éloigne, je crains pour elle vu la température dans la salle d’attente que nous avons quittés et les débiles qui y sont. Pas tous bien sûr. J’ai vu 4 ou 5 médecins/infirmiers (je l’ignore). Ils ont mis une grosse demi-heure à venir voir l’intérieur de ma gorge pour évaluer une éventuelle angine. Sympa, ils ont plaisanté avec moi et ça m’a détendu un peu. Ils m’ont fait passé un TDR ou Test de Diagnostic Rapide. Ce test sert à déterminer l’agent responsable de l’angine, le EBV ou le SBHA. Seul ce dernier nécessite un traitement par antibiotique. Mon angine (car c’était bien une angine à la base) s’est relevée être une angine au streptocoque (deux barres rose sur le TDR). 20 % seulement des angines sont bactériennes (SBHA).
Pour la petite histoire et ce qui aurait pu être la fin de mon calvaire, la jeune docteure qui était avec moi aux Urgences (Dijon) a souhaité me faire passer un test sanguin car elle n’était pas sûre à 100 %. De quoi ? Je l’ignore mais elle avait un doute. Elle a demandé à son chef « avec plus d’ancienneté qu’elle » et celui-ci a refusé en me renvoyant chez moi. Elle m’a fait un arrêt de travail jusqu’à mardi.
ALORS QUE S’EST-IL PASSÉ ?
Quelque chose de tout bête. C’était bien une angine par streptocoque, hélas cette angine datait de quelque temps déjà… Certainement naissante à la venue du monsieur de SOS Médecins. Non déclarée alors et peut-être peu identifiable (on prend les mesures nécessaires dans ces cas-là), elle s’est agravée pour devenir une mononucléose infectieuse. Le jour même (dimanche), mon état allait bien car les courbatures étaient moins vives, moins pesantes et je pouvais me déplacer, certes lentement mais bien mieux que depuis deux jours. Ma fièvre était toujours là, ce qui inquiètait mon Nem (ma copine). J’étais toujours au-dessus de 38° C et lorsque je n’y étais pas, je devais pas dépasser les 36.5° C. Dans la journée, nous décidons pour en finir d’aller voir mon médecin traitant (il ne pouvait pas êre disponible samedi), l’Amoxicilline et le Dextropropoxyphène (Diantalvic) ont réussi à calmer une partie de l’angine grâce à l’action de l’antibiotique contre le streptocoque. Le Dextropropoxyphène m’a permis de dormir une demi heure en plus le matin… Après une nuit tout de même bien pénible, nous avons décidé le matin même d’appeler le médecin traitant (qui s’occupe de moi depuis 20 ans environ). À 9 heures, nous avons reussi à avoir la secretaire qui nous a donné un rendez-vous à 19h30… Gloups… J’étais quand même soulagé alors j’ai pris mon mal en patience.
LE MÉDECIN TRAITANT, MERCI !
À 19h25, nous voilà arrivés sur le parking du cabinet. Vers 19h50 (rarement en retard pourtant), nous entrons dans son bureau prêt pour un nouveau diagnositc. En cinq minutes, il regarde ma gorge après avoir écouté mes plaintes mais surtout celles de ma chérie car je ne pouvais plus parler, mes nerfs me lâchaient. Là, il me sort un « vous avez une mononucléose infectieuse ! ». En disant ça, sans savoir de quoi il parlait, j’ai été soulagé… Soulagé car je savais le mal qui me rongeait. En plus de mon angine, il y a avait ça derrière. Il m’a donc prescrit du Texodil. Un autre antibiotique s’attaquant cette fois-ci à la mononucléose, ou du moins à la bactérie cause de tous mes maux. Le Texodil fut efficace en une prise (à minuit le même jour). Quelques heures après, je commençais à ne plus avoir mal à la gorge et à ne plus sentir mes articulations douloureuses. Combiné au Solupred, le Texodil est impeccable pour guerrir cette saloperie, impeccable dans mon cas du moins. Arrêt de travail jusqu’à mardi prochain.
ET MAINTENANT ?
Aujourd’hui, jeudi, je suis un peu mieux. Toujours fatigué, avec 5 kilos de moins sur le balance, une tête blanche et des yeux noirs. Je maudis le débile d’SOS Médecins car même si au début je me disais que l’erreur est humaine, il n’y avait qu’à voir mon pitoyable état pour se dire que ça n’allait pas passé en 48 heures, surtout avec des Efferalgan. Je maudis le maire de Dijon qui coupe en deux les effectifs des Urgences (et des soins en général…). Ils étaient bien gentils, serviables, mais que pouvaient-ils faire à 4 contre 50 cas différents ? Je remercie la jeune médecin que j’ai eu en premier ainsi que le jeune homme qui se reconnaitra pour leur aimabilité et le TDR. Je remercie chaleureusement ma moitié, qui m’a suivi depuis vendredi soir chaque minute, chaque seconde pendant cette nouvelle épreuve. Car oui, une angine combinée à un mononucléose, c’est une épreuve. Je ne vous souhaite pas d’avoir ça ou très jeune comme c’est souvent le cas normalement. Normalement… Merci à mon frère et à l’ami Raph pour leurs appels qui m’ont fait plaisir et merci à Nico pour son mail. Hélas, mon numéro de téléphone doit être inconnu par mes collègues que je n’ai pas eu d’appels. Le retour au travail va être rigolo. Si toutefois ma santé me la permet. J’ai écris ce texte depuis hier avec bien du mal car je suis tout de suite fatigué. Désolé à mon père pour l’oubli de sa fête mais dimanche, j’étais un peu ailleurs…
Critikale reprendra ses formes la semaine prochaine certainement, pas avant. Je ne suis plus trop sur le Net ces temps-ci ou juste pour regarder mes mails. Pas de console non plus, argh !
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