Tristesse nomade

Malgré l’excellence de la démo de Forza 3, je reste assez triste ce soir. Déjà parce que, comme toujours, personne ne comprend mon humeur du jour. En effet, moi qui pensais que ma moitié était enceinte (foutaise !), je me suis bien gourré. C’était assuré car mes diaboliques spermatozoïdes doivent être aussi véloces qu’un pneu crevé. Bref, je voulais parler d’autre chose, quelque chose qui m’attriste, un truc chiant que je ressens depuis quelque temps.

Ma mère a un portable. Même si la nouvelle peut paraître anodine, ça me rend triste… J’explique ; elle envoie des textos assez régulièrement le soir pour nous souhaiter bonne nuit, assez régulièrement aussi, elle m’appelle pour savoir si nous allons bien, si tout va comme on veut. Lorsqu’elle regarde son portable (le premier de sa vie), c’est comme un nouveau monde, un monde qu’elle n’a jamais découvert à cause du manque d’argent, du manque d’envie certainement aussi. Je la regarde quelque fois le dimanche, à notre rencontre régulière, et je remarque une mère contente d’avoir son joujou, elle le manie avec une extrême précaution de peur que son fils l’engueule si elle le casse. SFR était royalement chiant pour les réparations (j’ai été vendeur Téléphonie) et d’ailleurs, comme tous ces enculés d’opérateurs… Mais je m’emporte et m’égare.

Je suis triste car je vois toutes les choses que ma mère n’a pas pu se payer ou n’a pas connu tout simplement. Si celle-ci avait eu de l’argent et si ces boulets de fils ne lui avaient pas coûté cher, elle aurait pu faire des études de graphismes, de peinture ou que sais-je encore. Elle aurait pu être heureuse et je n’aurais pas ce sentiment de tristesse que je vois chez ma mère et mon frère. Alors oui, c’est peut-être idiot d’être triste pour ça mais dès qu’on découvre un truc qu’on a jamais eu, on est comme un con devant en retombant en enfance et en se disant que dans ce monde de merde, seul l’argent est roi.

Je vais jouer au professeur Layton et effacer cette larme qui tombe comme un spermatozoïde un jour d’éjaculation. Marre.