2014

Ma vie était un rêve

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Le soir, relativement tard, disons vers minuit et quelques heures… je glisse dans mon lit un peu vide. Mon chat me rejoint gentiment non sans agresser comme il se doit mes pieds qui pourraient avoir l’envie plutôt stupide, il faut l’avouer, de dépasser de ma couette plate et moche. Je joue quelques minutes avec lui, je le balance dans une salle proche et je choppe le tome de Rahan en cours (actuellement T18 puisque je me refais l’intégrale, je rappelle qu’il me manque le T23, merci de me le glisser dans ma boite aux lettres à l’occasion). Je lis les aventures du fils de Crâo aux temps des âges farouches et le dépose « délicatement » sur un coussin non sans rigoler lorsqu’il rebondit (j’ai une vie trépidante). Là, je tends le bras avec la même manie de me contorsionner dans tous les sens et j’éteins la lumière pour ma seconde vie, mon rêve.

Je rêve de pluie qui frappe les fenêtres réfléchissant les silhouettes de mes amis jouant au Monopoly, au Formule Dé. Je rêve de cette même pluie qui tombe sur cette colline avec mon frère, mon père, qui marchent avec moi descendant frénétiquement ce chemin devenu impraticable. Je rêve aussi du doux feu en été qui réchauffait nos viandes et notre pain frais. Je rêve de grandes balades avec des petits bonshommes en plastique avec mon ami d’enfance, devenu bien triste avec le temps et à cause de mauvaises gens mais toujours aussi courageux et altruiste. Je rêve de cette sollitude à l’école qui me faisait mentir pour devenir grand, pour être aimé des gens. Je rêve de ces rendez-vous Place Wilson où nous mangions, ma chérie et moi, de délicieuses salades aux croûtons. Je rêve de ces pique-niques où le bonheur était tel qu’il me faisait tout oublier. Je rêve d’une grosse barbe, non pas du Père Noël qui n’est plus lui-même depuis bien des années, mais d’un ami entier, si précieux dans ma vie, que mes yeux soient ouverts ou fermés. Je rêve des ces amis, de ces longues soirées à rigoler, à partager des sentiments, des douleurs et un avenir commun. Je rêve de ces autres amis, tout ceux que j’ai perdu, que j’ai aimé, que j’aime encore et qui resteront éteternellement regrettés. Je rêve de cette fille qui m’a redonné, l’espace d’un instant bien plus qu’elle a pu espérer, bien plus que ce qu’on m’a donné. Je rêve de cette grande maison avec des enfants, une femme et ce sentiment, ce sentiment d’exister parmi vous, pour l’éternité.

Hélas, je rêve encore quelques minutes, et une fois cette poignée de temps passée je me réveille et regarde avec tristesse mon chat, cette chambre, le tome de Rahan couché sur ce coussin vide, je regarde tout ça et je me pose une question : tout ceci n’était qu’un rêve ? Non, c’était ma vie, celle que j’ai gâché.

Bonne soirée à vous.

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